La rangers

100 km à pieds….

Les pieds sont et resteront le moyen de transport ultime des « 100 derniers mètres »

Cette citation est tirée du TTA 150 titre 13 concernant l’hygiène et les premiers secours.

Le pied est donc essentiel pour le combattant et, par conséquent, pour n’importe quel randonneur ou promeneur.

La petite histoire :

L’idée de doter les troupes aéroportées d’une chaussure haute, maintenant les chevilles, vient des unités américaines. Jusqu’à l’adoption d’un modèle français – la botte de saut modèle 1949 – l’armée sera équipée essentiellement par les alliés.

Un second modèle – la botte de saut modèle 1950 – suivra mais sera vite abandonné à cause d’une semelle à crampons par très efficace. Le talon et la plante étant ornés de faux clous en caoutchouc.

Il faudra attendre le modèle 52 à jambières attenantes pour jeter les bases de la rangers telle qu’on la connaît.

Désigné Brodequin à jambières attenantes, ce modèle reprendra le modèle 52 sur lequel on ajoutera une jambière cousue avec 1 boucle pour le premier type puis 2 boucles à partir de 1956. La rangers évoluera ensuite avec le modèle 1952 modifié 61.

La différence est bien visible.

Le premier modèle a sa jambière rapportée et cousue par un série de 3 coutures horizontales. Les sangles sont cousues et rivetées. La tige arrière est ajoutée jusqu’au talon. C’est donc le brodequin à jambière attenante modèle 52.

Le modèle 52 modifié 61 verra sa jambière taillée dans le prolongement de la chaussure. Sans couture et sans rivets donc. Et sans rajout de tige arrière.

Destinés à équiper toutes les troupes de l’armée française, la première version sera dans un premier en dotation chez les parachutistes opérant en Indochine.

Les soldats déployés en Algérie en seront également dotés.

A la fin des années 60.

C’est le Général De Gaule qui imposera l’uniformité des troupes de l’Armée Française. Tant sur la tenue, avec la tenue de combat modèle 64 composée d’un pantalon, d’une veste et d’une parka que sur les rangers, avec le Brodequin de Marche A Jambière Attenantes modèle 1965. Ou BMJA65 pour les connaisseurs.

La rangers reprendra donc les qualités du modèle 52 modifié 61. Une jambière à 2 boucles dans le prolongement de la chaussure. Seule la semelle changera. Ici, on oublie la semelle cloutée et cousue. Elle sera cousue GoodYear permettant le ressemelage.

2 fabricants français fabriqueront l’essentiel du stock de rangers pour l’armée.

Marbot (reconnaissable au cuir marron à l’intérieur de la rangers) et Argueyrolles qui en fabriquera jusqu’en 2015.

Pour le cuir, ce sera du croupon grain Russia noir et bovin naturel.

A noter que le dernier appel d’offre du Ministère de la Défense (50 000 paires) a retenu 2 fabricants : Le française Argueyrolles et l’espagnol Iturri. Le cahier des charges étant identique, il n’y a aucun différence entre les 2 modèles.

FELIN :

Avec l’avènement du système FELIN (pour Fantassin à Equipements et Liaisons Intégrés) l’armée française fait évoluer la tenue du combattant.

FELIN

La société Argueyrolles est retenue pour proposer une nouvelle chaussure de combat.

Face au nouveaux types de conflit, la nouvelle rangers de l’Armée sera déclinée en 3 versions.

  • Une version « Climat tempéré »
  • Une version « zone chaude »
  • Une version « Forêt équatoriale »

Et accessoirement, une version « désertique » pour remplacer la célèbre Pataugas.

Les modèles Félin sont donc plus modernes et adaptés à chaque théâtre d’opération.

La version « tempéré » est en cuir doublé Gore-tex. Plutôt rigide quand elle est neuve. Et on abandonne la jambière.

La version « zone chaude » est plus légère (en nubuck et nylon Cordura) Elle évoluera dans une seconde version – la V2 – avec une semelle Vibram et un pare-cailloux plus efficace suite au retour d’expérience en Afghanistan.

La version « équatoriale » sera identique à la V2 par sa coupe. Exit le pare-cailloux et le bloque-lacet. Ajout de 4 œillets pour l’évacuation de l’eau et une semelle Vibram moins rigide. Elle équipera surtout les unités en Guyane.

Les 3 modèles auront un montage collé. Des crochets anti-corrosion. Des semelles intérieures amovibles, pratique pour faire sécher la chaussure.

En 2015, la société Argueyrolles perd le marché ouvert par le Ministère de la Défense pour renouveler son stock au profit d’un fabricant allemand… Nous avons donc pratiquement tout le stock de la société Argueyrolles. Du modèle Félin à la BMJA en passant par les chaussures de la tenue de sortie.

Et comme toutes ces chaussures ne sont plus fabriquées, le choix des pointures se réduit chaque jour.

L’Entretien :

Le cuir est vivant, il faut le nourrir. Et sa base d’alimentation c’est le gras.

Pour les rangers « marron » bien qu’on applique un coup de graisse avant de vous les envoyer, elles devront être abondamment graissées dès que vous les recevez. Il faudra insister aussi sur les coutures. Concrètement, on graisse, on laisse pénétrer. On regraisse si nécessaire, on retire l’excès de graisse avec un chiffon. Et seulement après on les porte.

Il n’y a pas de secret, plus le cuir sera graissé, plus il sera souple et étanche.

Pour la BMJA 65, c’est pareil.

Pour les parties nylon des désertiques et des équatoriales, un coupe de brosse devrait suffire.

Et après chaque marche, on laisse sécher les rangers, on les décrotte, on les brosse et on passe un coup de graisse.

Si vous voulez faire briller vos rangers, rien de tel qu’un tissu en nylon, voire un bas ou un collant en nylon. On applique le cirage, on laisse sécher et ensuite on lustre. Ca rappellera quelques souvenirs à ceux qui ont fait leur service militaire.

Si vos rangers sont bien entretenues, vous pouvez les garder longtemps. Le seul point faible sera les semelles qui peuvent se décoller mais c’est rare. Si ça vous arrive sur une paire que vous venez d’acheter, envoyez-moi un petit mail avec une photo, on trouvera une solution. C’est pareil si vous constatez un défaut qui nous aurez échappé.

Présentation en vidéo

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